Les Confessions de Dracula – Fred Saberhagen

Toujours du recyclage de vieilles fiches, avec un roman qui m’a énormément plu quand je l’ai lu, les Confessions de Dracula, du trop peu connu Fred Saberhagen.

Résumé (4° de couverture)

Bram Stoker l’a dépeint comme une créature des ténèbres assoiffée de sang, sans cœur et sans âme. La vérité est bien différente.
Loin d’être un monstre, Dracula est une figure héroïque, protégeant depuis des siècles ses terres et son peuple de la barbarie des envahisseurs. Les véritables monstres, ce sont ceux qui le traquent, ceux qui préfèrent tuer plutôt que chercher à comprendre, ces chasseurs de vampires, tellement aveuglés par leur fanatisme qu’ils sont incapables de voir l’amour qui unit le comte et Mina Harker…
Une passion dévorante qui va rendre Dracula encore plus redoutable que ne l’imaginent ses ennemis…

(POCKET, Terreur)

L’histoire

En plein milieu d’une tempête de neige, deux descendants de la famille Harker se retrouvent prisonniers de leur voiture, en compagnie d’un certain Dracula. Celui-ci, découvrant un microphone, en profite pour raconter à ces deux là l’histoire de sa vie… depuis l’arrivée de Jonathan Harker dans son château jusqu’à sa propre prétendue mort.

Nous découvrons alors un Dracula droit et honnête (quoique plutôt brutal), persécuté par un Van Helsing aveuglé par sa haine des vampires, et amoureux de la belle Mina Harker…

Chevaleresque, le vampire devra jusqu’au bout jouer la comédie pour se débarrasser des fanatiques menés par Van Helsing pour le détruire… mais il n’oubliera pas son amour pour Mina.

Mon avis

Qui n’a jamais entendu parler du fameux Dracula, de Bram Stoker ? Le compte Dracula y poursuivait la famille Harker et ses amis dans sa soif de sang et sa cruauté sans bornes, semant les cadavres derrière lui et contaminant Lucy puis Mina (enfin presque) de la malédiction des vampires…

Dans ce roman au contenu à la fois original et tellement familier, Dracula lui-même raconte sa propre histoire en reprenant même des extraits du roman de Bram Stoker, se justifiant de tous ses actes et accusant les hommes de ne pas y avoir regardé plus loin que le bout de leur nez.

Nous revoyons donc l’intégralité du roman de Bram Stoker revu par Dracula en personne, donc sous un jour plus positif. Si Dracula avoue qu’en tant que vampire (et ancien chef de guerre, ne l’oublions pas !), il n’est pas spécialement conciliant avec ses ennemis, il signale toute de même que lui a des notions d’honneur et est, en fait, plutôt pacifique.

Moi qui adore ces théories sur les vampires, voici qui redore le blason de notre ami Dracula de bien plaisante façon. D’autant plus qu’il s’agit d’un véritable gentleman, et lire son récit est un vrai plaisir !

Pour terminer, j’ajouterai qu’il vous faudra lire le Dracula de Bram Stoker pour bien saisir l’inversion du point de vue, les nuances faites par Dracula, et le scénario rigoureusement identique suivi par Fred Saberhagen . Lire un roman pareil est décidément un vrai moment de bonheur, surtout pour les vampirophiles !

Extrait

J’avais achevé mon travail de la nuit et étais à peine rentré au château Dracula – avec dans mon sac un veau nouveau-né pour donner un peu de sang à mes compagnes et fournir de la viande à mon hôte – quand cette pauvresse du village voisin vint implorer mon aide. Une brave femme dont je ne vis jamais le visage. Il ne s’en fut pas trouvé une sur mille pour avoir pareille audace sous les feu du soleil, encore moins au beau milieu de la nuit. Mais les exigences de l’amour maternel procurent parfois des forces fabuleuses.

– Maître ! retrouve mon enfant ! s’exclama-t-elle à l’adresse de Harker, qu’elle avait pris pour moi lorsqu’il était apparu, baigné par le clair de lune, à une haute fenêtre.

Oui, je sais. Je sais très bien que, dans son journal, il transcrit ces mots pas : « Monstre, Rends-moi mon enfant ! » Mais croyez-vous qu’elle parlât anglais ? Ou que lui-même eut à portée de main le « dictionnaire polyglotte » qui lui avait été nécessaire, dans la diligence de Bistrita, pour converser avec les villageois ?

Oui, ça tire à boulets rouges sur le récit de Bram Stocker, c’est bien ça qui est drôle :p.

(NB : dans le roman de Bram Stoker, Jonathan Harker prend le veau dans le sac pour un bébé. Normal ensuite que ça lui ait fait peur ! )

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