Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur – Harper Lee

Ne tirez pas sur l'oiseau moqueurMa mère me fait, à des intervalles réguliers, des conseils de lecture divers et variés que je ne suis qu’occasionnellement, généralement par flemme de chercher les bouquins, et parce que « c’est pas trop mon genre ». Or, à quelques rares exceptions près, je crois bien que tous les conseils de lecture qu’elle a pu me faire m’ont toujours été profitables.

Lors de son passage en France en juin dernier, elle m’a laissé un bouquin tout à fait du genre que je ne lis pas, et que j’ai donc tardé à ouvrir. Cela dit, une fois ouvert, j’ai eu bien du mal à le refermer !

Dans une petite ville d’Alabama, à l’époque de la Grande Dépression, Atticus Finch élève seul ses deux enfants, Jem et Scout. Avocat intègre et rigoureux, il est commis d’office pour défendre un Noir accusé d’avoir violé une Blanche.

Ce bref résumé peut expliquer pourquoi ce livre, publicé en 1960 – au coeur de la lutte pour les droits civiques des Noirs aux Etats-Unis -, connut un tel succès. Mais comment ce roman est-il devenu un livre culte dans le monde entier ? C’est que, tout en situant son sujet en Alabama dans les années 1930, Harper Lee a écrit un roman universel sur l’enfance. Racontée par Scout avec beaucoup de drôlerie, cette histoire tient du conte, de la court story américaine, et du roman initiatique.

Ce roman, c’est deux histoires imbriquées l’une dans l’autre, deux niveaux de compréhension. D’une part, nous avons trois années de l’enfance de Jean Louise Finch (Scout), petite fille de six à huit ans, garçon manqué et narratrice de l’histoire, dans une ville de l’Alabama où tout le monde se connait de près où de loin, où certaines règles sociales paraissent immuables. La fillette évolue en compagnie de son grand frère Jeremy (Jem), découvre l’école, tente de résoudre le mystère du voisin qui ne sort jamais de chez lui, se fait un nouvel ami, bref, nous raconte son enfance pleine de petites choses qui prêtent à sourire, des considérations enfantines – quoique plutôt matures pour une enfant si jeune, mais de ce que j’en sais, à notre époque les gamins sont moins vite matures, du coup je ne suis pas tellement perturbée – sur le monde des adultes et les règles à respecter.

Parallèlement, à partir du milieu du livre, l’affaire à laquelle est confronté le père des deux enfants, Atticus Flinch, commencera à influencer sur leur vie. L’homme, commis d’office pour une affaire de viol d’une Blanche par un Noir, semble déterminé à innocenter son client. C’est le deuxième niveau de lecture : On découvre l’Amérique des années 30, le racisme omniprésent, la ségrégation, la façon de penser des gens. C’est une leçon d’Histoire racontée par le point de vue d’une fillette, une dénonciation du racisme et de l’inégalité entre les hommes faite avec une certaine fraîcheur, qui permet d’éviter de tomber dans les écueils classiques de « le racisme c’est mal moi je le suis pas ». D’ailleurs c’est ce qui m’a le plus plu dans ce bouquin. Les deux enfants ne sont pas spécialement des défenseurs de la cause des noirs ou quelque chose de ce genre, ayant été élevés dans un pays où cette séparation des classes est très nette, il leur semble normal que les noirs soient vus d’une certaine façon, mais cependant, ils sont choqués par certaines attitudes des adultes vis à vis des noirs, du condamné, de leur père qui le défend, etc…, lesquelles leurs semblent, parfois, étrangement contradictoires.

En bref, une lecture particulièrement enrichissante, qui m’a agréablement surprise et que j’ai dévorée en bien peu de jours tellement elle a su m’envoûter. Un vrai plaisir, merci maman !

Et quelques liens de critiques de blogueurs pêchées au hasard de la toile : A mon humble avis, Le bazar organisé d’Urgonthe

3 avis sur “Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur – Harper Lee

  1. Comme quoi quand tu me passe un livre il faudrait aussi que je le lise :p j’aime beaucoup lire mais je trouve toujours mille et une chose à faire à la place ^^’ dingue non ?

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