Demain j’arrête ! – Gilles Legardinier

Demain j'arrête !Pour mon dernier anniversaire, j’ai reçu quatre livres de la part de ma mère. Complètement inconnus pour moi, aux titres tous plus saugrenus les uns que les autres, bref, de la lecture qui sort de l’ordinaire, d’autant que ces derniers temps, mes lectures se résument au tomes du Trône de Fer (j’en suis au tome 12 – livre 4 – Un festin pour les corbeaux) et à quelques relectures ponctuelles de mes vieux bouquins. Je me suis attaquée en premier à celui dont le titre orne cet article.

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Sur ce, abordons le vif du sujet.

Et vous, quel est le truc le plus idiot que vous ayez fait de votre vie ?

Au début, c’est à cause de son nom rigolo que Julie s’est intéressée à son nouveau voisin. Mais très vite, il y a eu tout le reste : son charme, son regard, et tout ce qu’il semble cacher… Parce qu’elle veut tout savoir de Ric, Julie va prendre des risques de plus en plus délirants…

Ce qui m’a le plus interloqué dans ce roman, c’est ce commentaire de l’éditeur en quatrième de couverture : «Un succès surprise porté par plus de 100 000 lecteurs enthousiastes». Il m’a suffit d’une trentaine de pages pour réaliser la triste vérité : je n’aime pas ce bouquin. Plus exactement, j’exècre, je hais, je méprise l’héroïne de tous mes pores. En soit, le bouquin n’est pas si mauvais. Passé un cap d’une centaine de pages, j’ai même réussi à le finir d’une traite sans trop me forcer. Mais quand je l’ai commencé, je me suis demandé ce qui dans cette oeuvre pouvait être à ce point apprécié des foules.

Circonspecte, j’ai donc été explorer le web pour lire quelques reviews sur le livre en question. Les avis sont quasi unanimes, ce bouquin est une perle, il est frais, émouvant, pétillant, original, bref, super. Je n’arrive pas à comprendre pourquoi je ne l’aime pas alors que, comme vous avez pu le constater, j’aime ce genre de romans (Ceux de Marc Levy notamment), et les histoires d’amour ne me rebutent habituellement pas. Pourquoi donc ces cent premières pages ont-elles constitué pour moi un tel chemin de croix ?

Julie, donc, est une jeune femme travaillant à la banque qui vient de quitter son mec. Elle est un peu déprimée, mais elle a ses copines pour lui remonter le moral. Le patron de sa banque est un connard, mais elle fait de son mieux pour le supporter. Elle a vécu de longues années dans son quartier, donc elle s’y sent bien, la vie est belle, tout ça. Une petite vie plutôt tranquille. Et puis voilà qu’un voisin s’installe dans l’appartement d’en face. Il s’appelle Ric Patatras. Un nom plutôt marrant qui lui donne envie d’en savoir un peu plus sur lui.

C’est là que ça commence à dérailler.

Je suis quelqu’un d’horriblement timide qui évite d’aller fourrer son nez dans les affaires d’autrui, ou attirer l’attention des autres sur moi. Moins on me voit, moins je stresse (ce qui, paradoxalement, me fait me sentir terriblement seule). Cela étant dit, si j’étais intriguée par un voisin au point de vouloir voir à quoi il ressemble, s’il venait de s’installer, j’irais par exemple lui proposer mon aide ou me présenter, sans faire des magouilles bizarres pour ça. Julie, notre héroïne, n’est pas timide pour un sou. Elle connait tout son quartier, elle a plein d’amies, ce n’est pas vraiment un trou noir social. Et pourtant, elle espionne son voisin par l’œilleton de sa porte dans l’espoir de voir son visage (et se casse la gueule en se précipitant trop vite au dit œilleton quand elle l’entend dans le couloir), elle tente de regarder son courrier dans sa boite aux lettres (c’est à ce moment là que j’ai commencé à franchement détester Julie, page 40), elle lui ment, elle trafique son ordinateur dans l’espoir qu’il vienne le lui réparer, etc…

Elle ne connait le mec ni d’Eve ni d’Adam, mais moins de 24h après son arrivée, elle est déjà complètement addict au personnage, et l’histoire avançant, elle en tombe irrésistiblement amoureuse alors qu’il est le prototype même du (beau) mec sans personnalité (faut dire qu’il se fait très discret), tout en affabulant de façon complètement rocambolesque à son sujet et en faisant preuve d’un manque de discrétion insupportable.

Je n’y peux rien, je ne vois là qu’une espèce de greluche aux hormones en folie après avoir perdu son premier mec, en quête d’un nouveau partenaire, et prenant le premier venu. Julie n’est pas attachante, elle est pénible. Elle se fait des films complètement crétins et a des répliques intérieures qui reflètent parfaitement son état de femme en rut. Certains ont comparé la fraicheur du livre au film Amélie Poulain. Ce n’est pas faux, quelque part : je suis certaine que ça aurait très bien rendu sous forme de film, l’imagination de notre héroïne donnant naissance à quelques saynètes amusantes, sa maladresse faisant rire le public, etc. Sous forme de roman, c’est juste LOURD.

L’histoire principale, celle de Julie et Ric, est globalement ennuyeuse et sans retournement de situation particulier. La fin est téléphonée au possible, le tout s’achève en happy end sans remous, une gentille petite comédie sentimentale sans trop d’efforts, en somme.

Ce qui « sauve » le roman, et surtout m’a permis de l’achever sans trop de douleur, ce sont les petites histoires en arrière plan, toujours façon Amélie Poulain. La boulangère et l’épicier, le directeur de l’agence, le traiteur chinois, le bricoleur de l’extrême, la gentille mamie, la fanatique de pompiers, le sale con qui a droit à sa leçon, etc, etc, etc. Ça m’a aidé à passer le temps, pour ainsi dire. J’ai également bien aimé l’action de la dernière chance à la fin du roman qui était complètement capillotractée et plutôt marrante, si on fait abstraction du flop final qui en découle.

Bref, une petite histoire gentillette qui aurait pu être sympa n’eut été cette héroïne menteuse, fureteuse, indiscrète, obsessionnelle, superficielle, globalement idiote et gentille par défaut. Le fait qu’elle n’aime ni les chats, ni les bonnets péruviens, et tant qu’à faire se permet des commentaires vaguement méprisants à l’égard des geeks, ne joue certainement pas en sa faveur. Son seul point fort est qu’elle ne manque pas de courage, et qu’elle est très sociale, également. Je ne comprends pas pourquoi tant de personnes semblent avoir adoré ce bouquin. J’ai tenu vaille que vaille jusqu’à la fin pour résoudre le mystère, mais hélas, rien n’y fait, je le trouve nul. L’histoire est idiote, l’héroïne est idiote, le mystère de Ric est complètement crétin, et le tout est totalement téléphoné, à croire que l’auteur a compulsé une base de données des « petites scènes marrantes de la vie » pour en distribuer quelques unes au hasard de l’histoire, et puis voilà.

Un bouquin que je ne relirai pas. Ma mère m’a bien dit que si je ne l’aimais pas, je pourrais l’offrir à quelqu’un d’autre, mais faudra que ce quelqu’un d’autre ne soit pas un lecteur de ce blog, sinon il se sentira insulté XD.

Heureusement, ma lecture suivante est BEAUCOUP plus cool, avec un petit côté Malaussénien tout à fait savoureux, donc ma prochaine critique sera dithyrambique.

 

3 avis sur “Demain j’arrête ! – Gilles Legardinier

  1. Au moins ça a le mérite d’être clair et ta critique est super intéressante. Ce que j’apprécie, et que j’admire c’est que tu arrives à dire avec une grande précision ce qui te gène. Et paradoxalement, la lecture de ton avis me donne envie de relire le bouquin pour voir si je le verrais avec les même yeux. C’est rigolo « les goûts et les couleurs »! En ce moment, je souffre horriblement en lisant  » voyage au bout de la nuit » de L.F. Céline. Ce bouquin est encensée par les critiques, mais je le déteste. Je n’ai malheureusement pas l’art de la critique, aussi je le résumerai en 2 mots, noir et gluant. Bref, je suis très mal à l’aise en le lisant, et plus j’avance, plus je doute de le terminer. J’avance toujours pourtant, dans l’espoir d’apercevoir un petit rayon de lumière, d’espoir dans son univers glauque… Bref, je préfère quand même le genre Amélie Poulain, tout « cucul » et angélique qu’il soit.
    J’ai hâte de lire la critique suivante….
    Sinon, t’y vas quand même un peu fort te dire qu’offrir ce livre que tu n’a pas aimé serait une insulte. C’est moi qui pourrais me vexer du coup. MOI, je maintiens qu’il est très bien; je me suis gondolée en le lisant et TOC! ;-b

    • Merci de ton commentaire ^^ Et oui, les goûts et les couleurs, j’avoue que pour moi ce bouquin vient d’une autre planète XD

      Sinon, ce n’est pas le fait d’offrir le bouquin qui serait offensant, ce serait plutôt le fait que moi je l’offre à quelqu’un qui sache pertinemment que j’ai détesté ledit bouquin XD

      Voyage au bout de la nuit ! Tous les commentaires que j’ai eus à ce sujet le décrivaient comme un bouquin horrible écrit par une personne horrible. Masochiste tu es !

  2. Effectivement, c’est à croire! Mais je viens de lire le dernier chapitre, chose que je ne fais jamais, pour voir si les choses s’amélioraient… ben NON! Conclusion, je jette l’éponge. En fait, je n’aime pas rester sur un échec et j’ai tendance, tel le pittbul moyen, à m’accrocher jusqu’au bout. Mais là, trop, c’est trop. Adieu Céline, plus jamais! En plus, j’ai 5 ou 6 bouquins qui m’attendent sagement dans ma liseuse depuis plus d’un mois. Gâââteau!… Slurp!
    \°o°/

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